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Un retour sur scène 25 ans plus tard pour Christian Bégin


Entrevue // Magazine Le Juliette

2022-11-10

Par Marie Eve Archambault

Christian Bégin ne cesse de nous impressionner! Après plusieurs années à jongler entre le métier d’animateur, de comédien et d’épicier, le quinquagénaire décide de retrouver, 25 ans plus tard, l’un de ses anciens métiers; celui d’humoriste.  

Christian Bégin, toujours d’actualité

Entre les tournages de Curieux Bégin, Les Mecs et la nouvelle quotidienne Indéfendable, Christian Bégin a trouvé le temps d’écrire un spectacle seul en scène portant sur le sujet des 7 péchés capitaux : « Ce qui sortait était un état des lieux de moi, à l’âge que j’ai, qui regarde le monde et qui essaie de voir si j’ai encore la puck sur la palette. C’est-à-dire est-ce que j’ai atteint une obsolescence programmée ou si ce que j’ai à dire est encore pertinent et fait rire les gens en dépit de leur âge et de la génération dont ils sont issus? »

Après plusieurs rodages, Christian Bégin a la confirmation qu’il a encore beaucoup de choses pertinentes à dire : « Je ne me sens pas comme un vieux ringard qui monte sur scène et qui se rend compte qu’il devrait seulement s’asseoir et regarder passer la parade. Je pense pouvoir encore faire partie de la parade. »

Des questionnements qui n’ont pas d’âge

Les 8 péchés capitaux selon Christian Bégin se veut une réflexion qui se fait à travers les yeux d’un quinquagénaire blanc, cisgenre et hétérosexuel, bref, privilégié. L’humoriste s’interroge sur les changements qui s’opèrent de nos jours. Faut-il les embrasser sans les questionner ou on a encore le droit de les remettre en question? Ces propos touchent tant un jeune de 18 ans qui a tout à apprendre qu’un sexagénaire en quête de sens. D’où vient notre part de désir d’être vus constamment? Pourquoi spectaculariser nos vies et tout partager aux gens qui nous entourent? Quelle est la frontière de l’intime et du public? « Je pense que ces inconforts-là se vivent toute génération confondue. Je ne pense pas que, parce que tu as 50 ans, les affaires vont vite. Je pense qu’à 20 ans, il y a des injonctions qui font que tu cours après quelque chose. Tu cours après ta vie. Tu cours après ce qu’il y a du sens. »

Après chaque rodage, l’artiste aux multiples talents prend le pouls du public. Plusieurs disent être déroutés positivement par le spectacle puisqu’ils ne s’attendent pas à cette proposition où il n’y a pas une mathématique du rire. À travers une longue conversation d’une heure 30 minutes, parfois l’on rit, mais d’autres fois les émotions prennent le dessus : « J’espère juste que ce n’est pas un contenu qui s’auto-digère automatiquement. J’espère qu’à la fin du spectacle, les gens partent avec quelque chose, peu importe ce que c’est. Je ne veux pas qu’ils aient l’impression qu’ils ont mangé du fast-food une demi-heure après mon spectacle. » Christian Bégin continue de peaufiner tous les jours son spectacle, qu’il présentera à Saint-Hyacinthe le 18 novembre prochain au Centre des arts Juliette-Lassonde de Saint-Hyacinthe.

Une affiche qui fait jaser

crédit : Shoot Studio Pierre Manning

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’affiche du nouveau spectacle de Christian Bégin ne laisse personne indifférent! Dans la volonté de créer un malaise, Mario Mercier de Compagnie et cie a proposé une idée où tous les péchés capitaux seraient représentés. Le corps de Christian Bégin est l’incarnation de l’envie, de la luxure, de la gourmandise (si on le prend dans le sens métaphorique) et même de la colère, en apprenant que ce corps n’est pas réellement le sien. « Moi, je trouve que c’est l’une des affiches les plus malaisantes que j’ai vue parce que ce corps-là n’est évidemment pas le mien. La femme de mon garçon n’est pas capable de voir cette affiche-là. Ça la met absolument mal à l’aise. »

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